Il y a une grande précarité affective chez les jeunes. Les jeunes de milieux populaires sont en manque de reconnaissance. Ils vivent la vie affective comme un moyen d’être reconnu par l’autre et par la société. Mathieu 22 ans a demandé à sa copine, avec qui il était tout juste en couple, de lui faire un bébé. Au moins, ça, il ne pourra pas le rater dans sa vie comme il a raté le reste. Il a fait 2 enfants à 9 mois d’écart, avec deux femmes différentes. La passion amoureuse est survalorisée par les jeunes, ils en sont dépendants, cela les conduits à des actes peu respectueux des autres et d’eux-mêmes
Les causes de la précarité affective Si la passion prend le dessus au point de conduire à ce genre de comportement c’est pour 2 raisons. D’abord le manque de repères. Il y a une reproduction des mauvaises pratiques de générations en génération. Romain a peu confiance en lui. Il ressent le besoin d’être en couple mais ses parents étant divorcés, il ne croit plus en la famille, en l’amour. Les parents ne sont pas ceux avec qui ils peuvent parler de leur vie affective. Ils en parlent avec d’autres jeunes qui ne peuvent pas forcement apporter des repères. Ensuite, l’impossibilité d’assimiler ces repères. Ils vivent dans la précarité professionnelle. C’est l’instabilité. Cette instabilité interdit aux jeunes de voir leur vie à long terme : « comme je ne peux pas construire l’avenir je mise tout sur le présent ». Marion et son ex : il a plaqué son travail pour la rejoindre dans une autre région. Ils n’ont pas pris le temps de réfléchir au couple.
La famille vue par les jeunes__ Quand on demande aux jeunes : « De quoi tu rêves pour 2015 ? », leur 1ère réponse est « Fonder une famille ». Les jeunes de milieux populaires vivent la famille, le couple sur le mode « consommation » et non sur la construction. Mais ils ne veulent pas le vivre comme ça ! Ils rêvent d’une vie de famille stable et épanouie. Ils rêvent d’enfants et pas à 35 ans ! Paul et Céline sont ensembles depuis leurs 14 ans. Ce sont deux jeunes précaires. Mais leur histoire, elle marche !
Perspectives pour la JOC et l’Eglise La JOC veut permettre à chaque jeune de vivre heureux et épanoui dans sa vie personnelle et collective. Nous pensons qu’il est essentiel de construire une vie de famille stable et responsable. Nous agissons pour mettre fin aux contrats précaires et renforcer l’accompagnement vers l’emploi des jeunes.
La priorité de la JOC est d’offrir aux jeunes la possibilité de se poser et de réfléchir à la construction d’une vie de couple, notamment à travers la Révision De Vie, les temps "vie de couple", l’accompagnement personnel et les permanences RJS (Relais Jeunes Solidaires).
L’Eglise doit avoir pour 1ère priorité de mettre fin à l’instabilité professionnelle des jeunes. Les jeunes ont certes besoin que l’Eglise leur donne des repères moraux. Mais on ne compense pas un excès de passion par un excès de raison (morale, avertissement…). Il faut des lieux pour faire la balance, prendre le temps de se projeter dans un projet de vie et apprendre de ses erreurs…
Marie Chateigner
Marie Chateigner, 26 ans vit en couple, sans enfant. Elle est Secrétaire Nationale à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), en charge de la formation.
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